Les Irlandais de Vincennes

Le Monde, 14 Mars 2007, par Georges Moréas

 

Après l’attentat de la rue des Rosiers, Mitterrand saisit l’occasion de justifier la création de sa cellule antiterroriste. C’est le début d’une mélasse «politico-gendarmesque», qui a transformé le palais de l’Elysée en Cour des miracles, nous rappelant les plus mauvais aspects de la monarchie.

Nous sommes le 9 août 1982. Il est un peu plus de 13 heures. La foule se presse dans le restaurant Goldenberg, au centre du vieux quartier juif, à Paris. Un homme lance une grenade à l’intérieur de l’établissement. C’est la panique. Mais ce n’est pas fini. Un commando de quatre ou cinq hommes descend la rue des Rosiers en tirant dans la foule. L’attentat fait six morts et vingt-deux blessés. Il n’y aura aucune revendication. Les soupçons se portent sur un groupe palestinien dissident de l’OLP.

Mais, quinze jours plus tard, la cellule antiterroriste interpelle les auteurs de cet attentat. Il s’agit de nationalistes irlandais. C’est du moins ce qu’annonce la presse, suite au communiqué de l’Elysée.

Tout est bidon.prouteau_barril_photo-paris-match.1173876118.jpg

Se fiant aux informations d’un indic, que gendarmes, douaniers et policiers, connaissent de longue date, le capitaine Paul Barril, et ses hommes de la cellule, investissent l’appartement d’un ressortissant irlandais, un certain Michael Plunkett, rue Diderot, à Vincennes. Ils espèrent y découvrir armes et explosifs. Ils font chou blanc. Mais déjà le succès est claironné. Prouteau, le chef de la cellule est en vacances. Barril, son adjoint, lui a rendu compte par téléphone, et Prouteau a renseigné Mitterrand. Tout le monde jubile, tandis que les autres services de police, tenus à l’écart, sont pour le moins dubitatifs. Ils ont raison. Car l’affaire est dans l’affaire. Pour ne pas reconnaître qu’il a chanté victoire trop vite, Barril dissimule des armes dans l’appartement de Plunkett. Il s’aperçoit alors, mais un peu tard, qu’il n’est pas officier de police judiciaire, donc juridiquement non compétent pour effectuer la perquisition. Il fait appel à son collègue, le capitaine Jean-michel Beau, tout nouveau promu à la tête de la section de Paris. Ce dernier est en confiance, à la différence du commissaire P., qui lui a décliné la proposition, il prend en charge la procédure. Mais il est arrivé après la bagarre, et il ne connaît rien des faits. Certes, ce jour-là, il a commis une grave irrégularité, suffisante pour carboniser le dossier, mais ce n’est pas moi qui lui jetterais la pierre. Il m’est arrivé de faire de même, pour éviter des ennuis à des collègues. Les trois Irlandais de Vincennes, feront neuf mois de détention pour rien - pour rien, du moins sur le plan du droit.

Lorsqu’il a fallu rechercher les responsables, Barril s’est retranché derrière Prouteau, et Prouteau, derrière le fait qu’il était en vacances. Seul Mitterrand a assuré. Il a dû se dire que cela ne ferait que pigmenter son auréole, et ajouter un mystère à sa légende.

Quant à Jean-Michel Beau, il a été jugé, et condamné. Il a payé. C’est normal. Mais ce qui l’est moins, c’est la pression qu’il a subie. On a tenté de le juguler. Il a été surveillé,la-verite-de-jack-palmer-par-petillon.1173876606.jpg pressuré, mis sur écoutes, lâché par sa hiérarchie, et peut-être par ses amis… Et depuis plus de vingt ans, il se bat pour retrouver un peu de son honneur perdu.

Mission accomplie. La cour d’appel de Paris, ce mardi 13 mars 2007, a reconnu qu’il avait été placé sous écoute par la cellule de l’Elysée. Elle lui a octroyé des dédommagements et, surtout, elle a intimé aux protagonistes l’obligation de publier un communiqué dans deux journaux différents.

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