Dans "L'Élysée off", sorti ce 20 avril, Aziz Zémouri et Stéphanie Marteau affirment qu'un cabinet noir a été mis en place, avec pour mission de suivre les affaires judiciaires de Nicolas Sarkozy. "Tout est fait pour que Nicolas Sarkozy se présente durant la primaire et éventuellement ensuite comme un candidat mis en examen, tout est fait dans cette optique", explique Aziz Zemouri. La présidence a démenti ces informations.

Deux journalistes, Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri, démontrent l'utilisation politique des affaires par l'Elysée.

Jamais une enquête n'avait été aussi loin dans l'affirmation de l'existence d'un «cabinet noir» à l'Elysée. A un an de la présidentielle, L'Elysée off des deux journalistes Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri, publiée chez Fayard, risque de faire l'effet d'une bombe et d'affaiblir encore plus le Président. Ecrit au présent de l'indicatif, le livre démontre l'utilisation politique des affaires avec un chapitre au titre sans ambiguïté: «Le cabinet noir». Le candidat Hollande avait pourtant affirmé: «Moi Président, je n'interviendrai pas dans les affaires de justice.»

«Depuis l'Elysée, dans le plus grand secret, l'entourage de Hollande est donc à la manœuvre pour collecter des renseignements hors de toutes voies institutionnelles»

Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri

Alors que l'affaire Cahuzac gronde en ce début de quinquennat, «à l'Elysée, la panique gagne», soulignent les deux auteurs. «Le cabinet de François Hollande cherche à allumer un contre-feu, et vite.» Premier contre-feu, les archives… «Justement, Pierre-René Lemas, le secrétaire général, a reçu quelque temps plus tôt un réquisitoire lui demandant de transmettre aux juges chargés des affaires Sarkozy les archives de l'ancien Président, restées à l'Elysée.» La loi est pourtant très claire: le président Hollande et ses conseillers n'ont pas le droit d'y avoir accès. Les dossiers doivent être transférés aux Archives nationales où elles y seront conservées. Pourtant, alors que le Président est pris dans sa première grosse tourmente politique, «l'occasion est belle de détourner l'attention des journalistes, en orchestrant de nouvelles révélations contre l'ex-Président». Pour étayer leur déclaration, les deux enquêteurs s'appuient notamment sur le récit de Bernard Muenkel, ex-chef des télécommunications et de l'informatique du palais, «témoin des manœuvres de l'entourage du Président». Muenkel refuse d'obéir aux ordres du colonel Eric Bio-Farina qui lui demande de fouiller «dans l'ensemble des archives informatiques pour trouver des informations sur certaines personnes. Il se met alors à surligner des noms sur une liste». Le quinquagénaire est donc limogé après avoir refusé d'obéir à un ordre qui, selon lui, relevait de l'illégalité. «Depuis l'Elysée, dans le plus grand secret, l'entourage de Hollande est donc à la manœuvre pour collecter des renseignements hors de toutes voies institutionnelles», affirment, sûrs d'eux, les auteurs en dédouanant Christiane Taubira de toute responsabilité. «Car, si la loi du 25 juillet 2013 interdit à la garde des Sceaux d'intervenir dans des dossiers individuels, elle n'empêche pas l'exécutif d'instrumentaliser, à des fins médiatiques, certains éléments de procédures en cours…»

Le secrétaire général de l'Élysée, un rouage central

Le secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet et Gaspard Gantzer, en charge de la communication.
Le secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet et Gaspard Gantzer, en charge de la communication.  - Crédits photo : JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/DIVERGENCE

Les auteurs vont encore plus loin. C'est le deuxième contre-feu allumé en pleine affaire Cahuzac. «La gauche au pouvoir a mis en place des canaux d'information efficaces et discrets. La plupart débouchent non pas chez le conseiller justice, mais directement chez le secrétaire général de l'Elysée.» A chaque fois, un proche y est nommé: Pierre-René Lemas, de la promotion Voltaire, ou Jean-Pierre Jouyet, fidèle ami du Président avec qui il a passé de nombreuses vacances. Ainsi Pierre René-Lemas est-il informé, le 26 février 2014, par un coup de fil du cabinet de la garde des Sceaux, sans que cette dernière ne soit mise dans la boucle, d'une information judiciaire ouverte contre Nicolas Sarkozy et de sa mise sur écoute. Mais le secrétaire général veut en savoir plus «sur les billes» dont dispose le procureur général de Paris, François Falletti. Si quelques jours plus tard, Le Monde révèle l'affaire Cahuzac - un séisme politique pour l'exécutif -, le site Mediapart publie, lui, «le verbatim des écoutes entre Sarkozy et son avocat». Coïncidence? «Moins d'un an après l'arrivée de François Hollande au pouvoir, la chancellerie, sous pression de l'Elysée, a harcelé le procureur général de Paris pour qu'il fasse remonter chaque détail de l'affaire Cahuzac.» Après le départ de Pierre-René Lemas de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet est nommé. Il «a lui aussi des amis place Vendôme.» Comme Robert Gelli, un proche depuis la fin des années 1990, en poste à la tête de la direction des affaires criminelles et des grâces. En somme, il est «le référent des procureurs et des procureurs généraux, grâce auxquels il assure le suivi des dossiers sensibles». Les auteurs sont catégoriques: «Jean-Pierre Jouyet s'intéresse aux affaires de justice, tout particulièrement quand elles visent Nicolas Sarkozy.»

Si le cabinet noir sert «à exploiter médiatiquement les affaires», il permet aussi «d'anticiper les attaques». Dès lors, un nouvel homme s'impose à l'Elysée: Thierry Lataste, directeur de cabinet du Président depuis janvier 2015. Il exerçait la même fonction au ministère de l'Intérieur. Et l'ancien préfet d'avouer: «Je suis un canal d'informations. Parmi ce que produit le ministère de l'Intérieur, je choisis ce qui peut intéresser le Président.»

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