Pour la deuxième fois en trois mois, un ministre est épinglé par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). L'organisme, qui a vu le jour au lendemain de l'affaire Cahuzac, a estimé que les estimations des biens immobiliers de Jean-Marie Le Guen étaient sous-évaluées dans la déclaration de patrimoine du secrétaire d'État, rendue publique ce vendredi.
Sur le site internet de la HATVP, la déclaration de Jean-Marie Le Guen est accompagnée d'une note : «Lors de l'examen de la déclaration de situation patrimoniale de M. Jean-Marie Le Guen, la Haute Autorité a relevé que les biens et droits immobiliers détenus par l'intéressé étaient à des montants inférieurs aux prix constatés pour des biens comparables», est-il écrit.
Pas de signalement au procureur, mais un possible redressement fiscal
Le Monde, qui révèle l'information , parle d'estimations «30 à 40% inférieures au prix du marché». Mediapart évoque un patrimoine minoré de 700.000 euros. L'ex-président du Conseil de surveillance de l'AP-HP s'est dans un premier temps justifié en décrivant des appartements sombres et mal exposés, sans convaincre la HATVP. Puis a accepté de revoir sa copie. «Après échanges avec la Haute Autorité», l'élu a «revalorisé certains de ses biens», confirme-t-elle, ajoutant que «compte tenu des corrections ainsi apportées» la déclaration de patrimoine de Jean-Marie Le Guen est désormais «sincère».
Ce dernier, assujetti à l'impôt de solidarité sur la fortune, est la deuxième fortune du gouvernement après Laurent Fabius, et déclare désormais 2,689 millions d'euros de biens immobiliers après les corrections apportées le 10 juin dernier. Cette modification permet au secrétaire d'État d'échapper à un signalement par la Haute Autorité au procureur de la République, contrairement à Yamina Benguigui, épinglée en mars pour ne pas avoir déclaré des parts qu'elle détenait dans une société de production belge.